Dieu, l’amour et Kierkegaard

Dieu demeure dans une lumière d’où émane chaque rayon qui éclaire le monde, alors que nul ne peut par leur moyen revenir à la source et voir Dieu, car les chemins de la lumière se transforment en ténèbres quand on  se tourne vers leur principe : de même l’amour demeure dans le secret, ou est caché au plus profond du cœur […] ; les rayons du soleil nous invitent à contempler à la lumière la magnificence du monde mais ils aveuglent pour le munir, le téméraire qui se retourne pour découvrir la source de leur éclat ; la foi s’offre à l’homme et lui offre de le guider sur le chemin de la vie, mais elle pétrifie l’audacieux qui se retourne et se mêle impudemment de la comprendre : de même le vœu et la prière de l’amour, c’est que sa source secrète et sa vie cachée dans le for intérieur demeurent un mystère, et que nul n’ait l’insolente curiosité d’y pénétrer en importun pour voir ce qui d’ailleurs échappe à la vie, mais ce dont on risque par son indiscrétion de perdre la joie et la bénédiction.

Kierkegaard, Les œuvres de l’amour

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