Littérature

« À quoi sert ce livre ? Comment peut-on l’appliquer à la moralisation et au bien-être de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre ? Quoi ! Pas un mot des besoins de la société, rien de civilisant ni de progressif ! Comment, au lieu de faire la grande synthèse de l’humanité, et de suivre, à travers les événements de l’histoire, les phases de l’idée régénératrice et providentielle, peut-on faire des poésies et des romans qui ne mènent à rien, et qui ne font pas avancer la génération dans le chemin de l’avenir ? Comment peut-on s’occuper de la forme, du style, de la rime, en présence de si graves intérêts ? »

Théophile Gautier, dans sa préface de mai 1834 à Mademoiselle de Maupin, Paris, G. Charpentier, 1880, p. 18, cité dans P.-A. Taguieff, Le Sens du progrès, Flammarion, 2004, p. 135

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« La littérature engagée, avec son air martial et ses bonnes résolutions, est sympathique dans la mesure où les fayots sont sympathiques dans un régiment de cavalerie. »

Roger Nimier, Les écrivains sont-ils bêtes ?, Rivages, 1990, p. 19